Comment se manifestent les peurs chez les enfants ?
- Laetitia AUBER
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture

Les peurs font partie intégrante du développement de votre enfant. Elles peuvent se manifester de différentes manières et évoluer avec l'âge. Comprendre ces manifestations peut vous aider à mieux accompagner vos enfants dans la gestion de leurs peurs.
Les peurs selon l’âge de l’enfant
La nature et l’intensité des peurs évoluent avec l’âge. Elles sont souvent liées à la maturation du cerveau, à l’imaginaire, et aux expériences de vie.
De 0 à 2 ans : les peurs sont surtout liées à l’instinct de survie. On observe par exemple :
la peur des bruits forts (aspirateur, tonnerre) ;
l’angoisse de la séparation (vers 8 mois) ;
la peur des visages inconnus (angoisse du 8e mois également).
De 3 à 6 ans : l’imaginaire prend une grande place. L’enfant confond encore le réel et le fictif :
peur du noir ;
peur des monstres, fantômes ;
peur de la mort (la sienne ou celle d’un proche) ;
peur d’animaux (chiens, insectes…).
À partir de 7 ans : l’enfant devient plus rationnel, ses peurs se rapprochent de celles des adultes :
peur de l’échec scolaire ;
peur du jugement des autres ;
peur des catastrophes naturelles ou événements d’actualité.
Comment se manifestent ses peurs ?
Les peurs ne se manifestent pas toujours par des mots. Elles peuvent prendre différentes formes :
Signes physiques :
tremblements, sueurs
troubles du sommeil (cauchemars, insomnies)
douleurs somatiques (maux de ventre, nausées)
crises de larmes ou de panique.
Signes comportementaux :
évitement ou refus d’activités (ex. : ne plus vouloir aller à l’école)
agressivité ou repli sur soi
besoin accru de réassurance et d’attention
régression (revenir à un comportement d’un âge antérieur).
Comment aider votre enfant à surmonter ses peurs ?
Accueillir avec bienveillance : ne pas minimiser (« Ce n’est rien ») ni se moquer. Une peur, même irrationnelle pour l’adulte, est bien réelle pour l’enfant.
Mettre des mots : aider l’enfant à exprimer sa peur et à comprendre ce qu’il ressent. Le dessin ou le jeu peuvent être utiles.
Ritualiser : mettre en place des rituels rassurants (veilleuse, histoire, objet transitionnel) permet à l’enfant de mieux gérer ses angoisses.
Donner des repères concrets : pour les enfants plus grands, expliquer avec des mots adaptés et dédramatiser certaines peurs (ex. : "Il n’y a pas de monstres dans la maison").
Ne pas forcer l’exposition : l’exposition à la peur doit être progressive et accompagnée, jamais imposée brutalement.
Quand s’inquiéter ?
Certaines peurs peuvent devenir envahissantes ou perdurer dans le temps. Il est recommandé de consulter un professionnel (psychologue, pédopsychiatre) si :
la peur empêche l’enfant de mener ses activités habituelles (scolarité, jeux, interactions sociales)
elle provoque des troubles durables (sommeil, alimentation)
elle est accompagnée de symptômes dépressifs ou d’une anxiété généralisée.
Les peurs sont un passage obligé et souvent bénéfique du développement de l’enfant : elles signalent une évolution de son rapport au monde. L’important est d’être à l’écoute, sans dramatiser, et d’apporter les outils adaptés pour les surmonter. Car chaque peur vaincue renforce l’estime de soi et prépare l’enfant à faire face aux défis de la vie.